Ouverture des journées 2016
En ouverture de ces XXVIIIème journées Vidéo-psy, j'ai le plaisir de remercier sincèrement tous les acteurs divers qui permettent chaque année que nous puissions nous rencontrer pour "parler et voir psy".
Tout d'abord le CHU de Montpellier qui traditionnellement nous fait l'honneur d'ouvrir les journées, sauf que cette année la directrice du pôle de psychiatrie suite à un empêchement n'a pût être des nôtres. Le CHU met à notre disposition cet amphithéâtre, publie programmes et actes des journées et fait son possible pour permettre à chaque salarié d'y participer. Ce soutien est fondamental et témoigne de l'ouverture du CHU pour réfléchir et agir dans le champ psycho-social.
Je tiens tout aussi sincèrement à remercier l'Institut de Formation du CHU, les techniciens et j'en profite pour vous appeler au respect des lieux et des gens, notamment en vous abstenant de fumer dans l'amphi évidemment mais aussi dans l'enceinte de l'Institut; il y a des lieux pour cela, il doit y avoir 20 mètres à faire.
Mes remerciements sont aussi pour le groupe vidéo-psy 2016 qui depuis juin 2015 se réunit régulièrement pour définir le thème des journées, proposer des interventions et remplir toutes les taches diverses qui font ces journées. Le groupe vidéo-psy 2017 n'est pas encore constitué, vous pouvez nous rejoindre, il suffit pour cela de donner vos coordonnées à la table à l'entrée.
Et vous pouvez bien entendu adhérer au CRAPS.
Le Centre de Réflexion et d'Action Psycho-Sociale est une association de loi 1901 créée en 1977 par le secteur de psychiatrie adulte de Montpellier Ville II, qui s'est donnée pour mission de promouvoir des solutions intermédiaires d'aide, d'accompagnement et de réinsertion de personnes souffrant de troubles psychiques. Ses moyens d'action comportent l'aide à la recherche, l'organisation de la réinsertion des malades et l'organisation d'actions de formation.
Depuis 1989, l'association organise les journées Vidéo-Psy pendant lesquelles la parole est donnée à un public de gens divers qui se questionnent et questionnent la psychiatrie.
Récemment, l'association a dû se séparer d'appartements associatifs à visée thérapeutique dont elle ne pouvait plus assurer la gestion. Ce faisant elle dispose de nouvelles ressources financières et elle a mis en place une commission chargée de sa répartition. Le bureau du CRAPS a voté un budget annuel et la commission a établi un cahier des charges à l'adresse de personnes en recherche de financement.
Le CRAPS maintient ainsi son souhait de promouvoir des pratiques alternatives inspirées de la psychothérapie institutionnelle.
La commission est appelée à recevoir des projets hospitaliers ou citoyens qui promeuvent des pratiques culturelles et artistiques, le bien-être et les loisirs dans le champ étendu de la psychiatrie. Elle met son savoir-faire clinique et théorique au service de l'étude des projets, elle rend compte de son expertise aux demandeurs et les informe de la décision validée par le bureau du CRAPS.
Les personnes souhaitant bénéficier de son aide devront, soit être constituées en association, soit en voie de l'être, et devront présenter leur projet par voie écrite à la commission, qui proposera au CRAPS de soutenir ponctuellement les projets (il n'a pas vocation à se substituer aux organismes de financement étatique) et d’apporter une participation financière aux initiatives qu’il estime correspondre à ses missions. Les bénéficiaires s'engageront à rendre compte de l'utilisation de l'aide perçue, à partager leurs réalisations et à en faire une présentation lors des journées vidéo-psy.
Vous pouvez trouver toutes informations nécessaires sur le site video-psy.com. Un document concernant cette commission financement projet est sur la table à l'entrée. Vous pouvez également en parler avec les membres de cette commission qui pour 2016 sont:
Elif Bildirici, Robert Brès, Wafaa Calme, Michèle Gille, Anne Kummer et Jérôme Terrier
Venons-en aux XXVIIIème journées, consacrées aux impressions, expressions et langages du corps, avec des apports théoriques, des présentations d'expériences diverses et parfois anciennes tant au sein du CHU que dans le "médico-social", c'est un foisonnement tel que nous regrettons de ne pouvoir en 3 jours aborder tout ce qui aurait dû l'être. Il y a des thèmes absents, ce sera peut-être pour plus tard.
Et pour moi, il y a des découvertes, la boxe thérapie, la plongée avec des autistes, les performances de Tolten, Easy dance, le film A Cru et les gravures de Sergio Fingermann, inspirées d’une fable d’un certain Florian, La Vérité et la Vertu. C’est un artiste brésilien qui chez un bouquiniste de Sao Paulo, découvre et me fait découvrir, ce Jean Pierre Claris de Florian, né à Sauve au 18ème siècle (le 6 mars 1755) et mort à Sceaux (le 19 septembre 1794) peu après être sorti de prison où l’avait conduit une fable jugée trop favorable à la reine selon Robespierre. Florian était le neveu de Voltaire, un neveu rapporté du fait d’unions diverses que Voltaire présentait comme son « neveu par ricochet ». Nous sommes nombreux à ne rien connaitre de lui et pourtant nous utilisons tous nombre de phrases de ses fables : « Rira bien qui rira le dernier » ; « à chacun son métier et les vaches seront bien gardées » , mais aussi « plaisir d’amour ne dure qu’un instant, chagrin d’amour dure toute la vie » etc.
Et il y a la fable et la vérité :
La vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ;
Jeunes et vieux fuyaient à sa vue.
La pauvre vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La vérité répond : vous le voyez, je gèle ;
Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n'obtient plus rien.
Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la fable, et, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n'est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ;
Qu'un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée :
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, et grâce à ma folie,
Vous verrez, ma sœur, que partout
Nous passerons de compagnie.
Je remercie Sergio Fingermann, tous les intervenants, les modérateurs et vous tous, dont nous attendons les réflexions, remarques et si possible un soutien tant pour ces journées que pour toutes les suivantes.
Robert Brès, Président du CRAPS